La cérémonie des 50 ans fut l’occasion de raviver la mémoire du Sirtom au travers de l’évocation des grandes étapes de son histoire.
M. Lucien Aubert, actuel président du syndicat, et M. Pierre Boyer, ancien président dont le mandat fut d’une longévité exceptionnelle, ont ainsi partagé leurs souvenirs et rappelé les événements marquants qui ont jalonné ce demi-siècle d’évolution.
Un retour sur le contexte de création du Sirtom n’était pas inutile : Valéry Giscard d’Estaing vient d’être nommé Président de la République lorsqu’un arrêté préfectoral officialise la création du Sirtom le 13 janvier 1975, avant que la loi du 15 juillet 1975 sur la gestion des déchets ne vienne confier aux communes la responsabilité de les collecter et de les éliminer. Dès 1973, Monsieur Fernand Jean, maire d’Apt, avait, grâce à son travail de concertation, réussi le pari de réunir 16 communes autour d’un projet commun.
Que de chemin parcouru aujourd’hui ! Les fondateurs se doutaient-ils que le syndicat compterait à ce à ce jour 39 communes et qu’il desservirait 45 000 usagers ? La progression du territoire couvert de même que les progrès réalisés vis-à-vis des premières décharges des années 70 sont révélateurs et significatifs.
Alors que dans les années 50 un tombereau et un cheval suffisaient à la collecte de déchets bien moins importants, et que le traitement, avant les années 70, s’apparentait souvent au simple remplissage de ravins voisins, où les incendies réguliers contribuaient à la réduction des déchets, l’augmentation rapide de la production de déchets entre 1950 et 1975 a profondément changé les pratiques.
Sur le Canton d’Apt, les déchets étaient apportés aux Jean-Jean, décharge contrôlée avec enfouissement. En Juillet 1984 , un tournant technologique majeur a été franchi avec la mise en service d’un incinérateur, dont la vapeur était revendue à l’industriel voisin, Aptunion. Les règlementations exigeantes ont eu raison de son existence qui a pris fin en 2002. Les ordures ménagères sont désormais traitées par l’Unité de valorisation énergétique de Vedène.
Au fil du temps, le déchet est devenu matière. Réduction, recyclage sont devenus des mots-guides.
Parmi les étapes clés de cette transformation, citons :
• la création des déchetteries de Coustellet (1998), Sault (2002) et Viens (2012),
• le lancement du tri sélectif en 1999 puis avec les bacs jaunes dès 2004,
• la modernisation de la flotte de véhicules, avec l’adoption en 2018 du GNV, puis en 2024 d’un carburant à base de résidus de colza,
• l’installation progressive de conteneurs enterrés.
Autant de marqueurs d’une démarche globale d’innovation, qui a fait émerger le déchet comme matière et non plus seulement comme rebut. Aujourd’hui plus que jamais, le SIRTOM œuvre à faire du déchet une ressource, au cœur d’un modèle de gestion responsable et durable.